Georgia On My Mind

Bonne année à tous ! Pour l’année 2018, j’ai voulu commencer paisiblement et vous donner quelque chose de doux à entendre. J’avais fait un sondage fin 2017, et c’est ce standard qui a été choisi : Georgia On My Mind.

Je le présente d’abord comme une chanson de Ray Charles car c’est bien sûr à sa version que l’on pense d’abord. Mais Georgia a été composé en 1930 par Hoagy Carmichael. Evidemment il y a de nombreuses versions, et donc j’ai encore dû faire une sélection totalement subjective. Cette semaine, il y aura Zoot Sims, James Brown avec son live mythique à l’Olympia, son saxophoniste Maceo Parker, ainsi que Liane Carroll pour terminer en beauté.

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La playlist de l’emission :
  1. Ray Charles – Single de 1960
  2. Zoot Sims – I Wish I Were Twins, 1981
  3. James Brown – Love Power Peace, Live At The Olympia, 1971
  4. Maceo Parker – Roots&Grooves, 2007
  5. The Oscar Peterson Trio ‎– Night Train, 1963
  6. Liane Carroll – The Right To Love, 2017

Vous pouvez réécouter la playlist avec des versions bonus sur Soundsgood :

Retranscription de l’episode 7 : Georgia On My Mind

Bonjour à toutes et à tous, bonne année à ceux qui écoutent ce podcast début 2018. Version Standard, le retour, avec cet épisode 7. Je me suis dit qu’il fallait commencer l’année avec quelque chose de doux, de soyeux, un morceau dans lequel vous vous sentirez bien. J’avais besoin d’un tube, d’une chanson que le monde entier continue à fredonner.

Sur une suggestion de Camila, j’ai fait appel à Georgia, de l’immense Ray Charles. Bon on a plusieurs choses à clarifier : qui a composé Georgia ? Et pour qui ? Est-ce que c’est pour l’état des Etats-Unis, est-ce que c’est pour une âme sœur ? On a encore plein de choses à apprendre et à écouter tous ensemble, mais je vous propose d’écouter maintenant notre première version. Elle a été enregistrée en 1960 à New York. Ray Charles est derrière le micro et au piano :

Ray Charles – Single de 1960

Voilà pour notre version témoin de notre standard de cette semaine, la magnifique Georgia On My Mind. Il y a beaucoup de choses à dire sur cette chanson. La première, c’est que ce n’est pas une composition de Ray Charles. Il l’a rendu très populaire pour différentes raisons, mais Georgia a été composée par Hoagy Carmichael et Stuart Gorrell en 1930. Il est difficile de savoir de qui parle cette chanson. Dans les paroles écrites par Gorrell, on devine la mélancolie, le manque de l’être aimé. Le prénom a peut-être été emprunté à la sœur de Carmichael, qui s’appelait Georgia. Mais Ray Charles, originaire de la Géorgie, a complètement brouillé les pistes…

Ray Charles a décidé de reprendre cette chanson sur les conseils de son chauffeur. A force de l’entendre fredonner cette mélodie à l’arrière de la voiture, il a fini par lui dire d’aller enregistrer sa version une bonne fois pour toute. C’est ce qu’il fait en 1960, alors qu’il venait tout juste de signer un gros contrat avec la maison ABC. On lui offre un enregistrement avec un orchestre, et le sang neuf lui fait du bien puisque la chanson devient immédiatement un énorme hit. Evidemment, la chanson résonne avec la personnalité de Ray Charles. Alors qu’il devait faire un concert dans son état natal, il refuse au dernier moment lorsqu’il apprend que les blancs et les noirs y sont séparés. Des années plus tard, sa version devient la chanson officielle de l’état de Géorgie. Pour en apprendre plus sur cette histoire, je vous invite à voir ou revoir le biopic de Ray Charles, c’est une restitution fabuleuse de sa carrière et une très belle narration de cette histoire d’amour compliquée avec la Géorgie.

Il est temps de passer à notre prochaine version. Je vous propose d’enchaîner avec une instrumentale signée par le saxophoniste Zoot Sims :

Zoot Sims – I Wish I Were Twins (1981)

James Brown – Love Power Peace, Live At The Olympia (1971)

James Brown Olympia

Un soir de mars 1971, James Brown a fait trembler l’Olympia. Entre des riff de funk up tempo, il insère des ballades magnifiques, des fausses accalmies dans un concert qui fut mémorable. C’est un des rares concerts qu’il a enregistré avec sa dream team. On retrouve notamment Bobby Byrd qui chante, joue de l’orgue et fait les backs à l’occasion, rappelant inlassablement au public de « Get On Up ». D’ailleurs je vous parlais juste avant du biopic réalisé sur Ray Charles, incarné par un Jamie Foxx oscarisé. Je vous recommande également d’aller regarder le biopic sur James Brown qui s’appelle tout simplement « Get On Up ». On retrouve également une belle reconstitution du concert à l’Olympia, même si à l’image elle résonne un peu creux par rapport à ce que l’enregistrement nous donne à entendre. La légende raconte qu’une jeune fille aurait réussi à se jeter sur scène et à se déshabiller plus vite que la musique. C’était un moment de grâce, peut-être l’un des derniers dans la carrière de James Brown, qui va ensuite enchaîner les déconvenues.

Mais l’empreinte de James Brown sur le funk est impérissable. Comme Miles Davis dans le Jazz, tout ce qu’il touche se transforme en or, tous les musiciens qui passent dans le groupe de James Brown ont eu du succès. Pour l’un d’entre eux, le saxophoniste Maceo Parker, c’était pourtant mal parti. En 1964, James Brown recrute Melvin Parker à la batterie. Melvin accepte, mais négocie pour que son frère vienne avec lui. Excellente décision, puisque les solos de Maceo font des ravages sur les hits de James Brown. Il entame ensuite une brillante carrière solo qui fait perdurer la puissance de la funk de James Brown. Il a réalisé un album hommage à Ray Charles en 2007, qui s’appelle Roots&Grooves, sur lequel on retrouve évidemment Georgia. Venant d’un artiste comme Maceo Parker, je m’attendais à une version débridée. Mais bizarrement, Maceo reste très sobre, il laisse son saxophone de côté pour rester sagement derrière le micro. Comme si il était difficile de passer après ses maîtres, et qu’il n’osait pas transgresser ce patrimoine.

Maceo Parker – Roots&Grooves (2007)

The Oscar Peterson Trio – Night Train (1963)

Oscar Peterson et son trio qui interprétaient Georgia en 1963. C’est un nom que je convoque souvent dans l’émission, car Oscar Peterson a une discographie incroyablement fournie, il a pris le temps d’enregistrer tous les standards du monde. Et c’est toujours avec une grande justesse et finesse, dans le swing et dans la précision.

Voilà c’est la fin de cet épisode.  Si vous avez écouté cet épisode jusqu’au bout, c’est que vous y avez peut-être pris un certain plaisir. Alors je vous invite à partager le podcast pour le faire savoir. Plusieurs solutions s’offrent à vous : harceler tout votre entourage, ou alors tout simplement suivre Version Standard, s’abonner sur iTunes et laisser un avis.

Je vous propose de terminer avec une chanteuse. C’est Liane Carroll qui a l’honneur de terminer cet épisode et de vous renvoyer dans la vie réelle tout en douceur. Simplement accompagnée d’une guitare, sa voix prend toute la place avec son grain si particulier et sa technique de scat impeccable.

Je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode, c’était Version Standard. A très bientôt.

Liane Carroll – The Right To Love (2007)