Le Festival de Jazz de Belgrade 2025 s'ouvre aujourd'hui

Sylvain

Le 41ème Festival de Jazz de Belgrade s'ouvre aujourd'hui, 22 octobre, faisant résonner la capitale serbe une fois de plus avec une impulsion résolument internationale. Sous le thème de cette année, *Sur la voie du jazz*, le Festival présente quatre jours de concerts qui retracent l'évolution du dialogue entre le jazz européen et américain, réaffirmant la position de Belgrade comme l'un des carrefours les plus importants de la musique improvisée contemporaine de la région.

Fondé en 1971 et revigoré après sa renaissance deux décennies plus tard, le Festival de Jazz de Belgrade a toujours su équilibrer tradition et découverte. L'édition 2025 marque le début d'une nouvelle décennie pour l'événement et poursuit son engagement de longue date en faveur de l'excellence musicale et des échanges culturels. Les représentations ont lieu dans les deux lieux principaux du festival, Dom Omladine Beograda, le Centre de la jeunesse de Belgrade et principal organisateur, et la salle historique Kolarac, deux scènes familières pour des générations de public de jazz serbe.

La programmation de cette année reflète l'accent mis par les commissaires du Festival sur la connexion : entre les continents, entre les générations et entre le classique et l'expérimental. Parmi les apparitions les plus attendues figure celle du trompettiste et compositeur Wadada Leo Smith, l'une des voix centrales du jazz d'avant-garde américain, qui se produira pour la première fois à Belgrade. Son duo avec la pianiste suisse Sylvie Courvoisier promet une rencontre de deux puissants langages d'improvisation, l'abstraction lyrique et l'intensité texturale, dans le contexte acoustique intime qui définit une grande partie des dernières œuvres de Smith.

Un autre artiste de retour à Belgrade avec une reconnaissance internationale croissante est le saxophoniste ténor James Brandon Lewis. À la tête de son quatuor, Lewis apporte un son profondément enraciné dans l'âme et la spiritualité de la tradition du jazz mais chargé de l'urgence du présent. Après des performances acclamées à travers l'Europe cette saison, son apparition marque la poursuite de l'engagement du festival auprès des artistes repoussant les limites créatives de la forme.

Le contingent européen se distingue également par son ampleur et sa profondeur. Le saxophoniste italien Roberto Ottaviano présente son projet *Eternal Love*, mêlant lyrisme méditerranéen aux influences britanniques et nordiques. Le clarinettiste français Louis Sclavis retrouve le pianiste Benjamin Moussay pour un duo aux interactions complexes et à la clarté compositionnelle, tandis que le légendaire bassiste Henri Texier revient en Serbie avec son trio, offrant une musique réfléchie et mélodique façonnée par son demi-siècle sur la scène européenne. La pianiste espagnole Marta Sanchez, désormais basée à New York, ajoute une dimension transatlantique, en interprétant un matériau qui fait le pont entre la technique classique contemporaine et la vitalité rythmique américaine.

Les artistes serbes restent au cœur de la programmation. Le Big Band de la Radio Télévision Serbie, sous la direction du trompettiste Stjepko Gut, ouvre le programme national avec un set commandé spécialement pour le festival. Les projets les plus récents incluent Bosque Sound Community, dirigé par le bassiste Miloš Bosnić, et le quatuor du saxophoniste Rastko Obradović, rejoint par le bassiste danois Jasper Høiby de renommée Phronesis, les deux ensembles présentant du matériel original récemment sorti au public international.

Pendant quatre jours, le Festival de Jazz de Belgrade continue d'affirmer son rôle central dans le réseau du jazz européen au sens large : un rassemblement qui écoute tout en restant enraciné dans l'histoire. Chaque représentation de cette semaine rappelle comment la ville, et ce festival en particulier, continue de nourrir cet équilibre précaire entre discipline et liberté, où la voie du jazz reste ouverte, en constante évolution et vibrante.

Rencontrez Sylvain, l'âme derrière Version Standard.

En tant que fondateur et éditeur en chef, Sylvain inspire et guide l'équipe avec une passion indéfectible pour le jazz. Ses contributions reflètent une vision claire et déterminée pour un média qui encourage l'appréciation, la découverte, et le respect des traditions du jazz. Sa connaissance profonde du genre et son dévouement à la culture du jazz l'ont amené à créer Version Standard en 2020, combler une lacune dans le paysage numérique et offrir aux amateurs du jazz une plateforme inclusive et exhaustive.

Laisser un commentaire