Peu de premiers albums portent autant le poids des expériences de vie que « Seven Shades of Violet » de Michael Echaniz, sorti le 8 septembre 2023 via Ridgeway Records. Ce remarquable pianiste de jazz a canalisé une profonde profondeur d’émotion et d’expression artistique dans sa musique, ce qui en fait un projet passionné indéniable qui émerge des cendres de son combat contre le lymphome de stade 4. Faisant partie de la série Rising Stars de Ridgeway, cet album témoigne du parcours remarquable d’Echaniz, de sa résilience et de son talent indéniable.
La vie d’Echaniz a pris une tournure inattendue peu de temps après avoir obtenu son diplôme de premier cycle au California Jazz Conservatory. Aux prises avec un cas grave de cancer du sang pendant deux ans, comprenant des traitements exténuants comme la chimiothérapie, l’immunothérapie et une greffe de cellules souches, le voyage d’Echaniz vers la rémission est devenu le fondement émotionnel de « Sept nuances de violet ». Sa détermination inébranlable et sa nouvelle perspective imprègnent cet album d’une profondeur et d’un sérieux profonds qui se ressentent partout. Le sous-titre de l’album, « Rebiralost », est une anagramme astucieuse de « bertsolari », un interprète de chant improvisé dans la culture basque, reflétant l’héritage d’Echaniz. Ce mot évoque la perte et la renaissance, reflétant le propre parcours du compositeur à travers les problèmes de santé.
Le trio principal de cette session comprend le bassiste, chanteur et fondateur du label Ridgeway aux multiples talents, Jeff Denson, ainsi que le batteur et percussionniste polyvalent Dillon Vado. L’album est encore enrichi par les voix captivantes de Denson, Danielle Wertz et Molly Pease, ainsi que par une sélection exceptionnelle de musiciens invités qui ajoutent des couches vibrantes aux compositions d’Echaniz.
« Sept nuances de violet » tire son titre de la fascination d’Echaniz pour les mathématiques et la couleur, servant de métaphore aux teintes riches et subtilement variées qu’il peint avec sa musique. Echaniz mélange habilement les mondes des nombres et des émotions, résultant en une expérience musicale synesthésique qui éblouit par ses structures complexes et changeantes.
Prenez la chanson titre, avec un blues de 12 mesures en son cœur, elle est enveloppée d’harmonies complexes rendant la forme presque impossible à distinguer de la forme traditionnelle. L’approche innovante d’Echaniz insuffle au morceau une teinte pourpre ou violette mélancolique, en parfait accord avec le titre évocateur de l’album. Il convient de noter ici le solo du bassiste Jeff Denson et l’utilisation des overdubs vocaux.
Le partenariat musical d’Echaniz avec Jeff Denson, qui a débuté alors qu’ils étudiaient au California Jazz Conservatory, s’est transformé en une collaboration artistique d’une grande profondeur. Leur histoire commune, couvrant différentes époques du jazz, éclaire le mélange unique de tradition et d’innovation trouvé dans cet album.
« Seven Shades of Violet » n’est pas seulement une collection de compositions individuelles ; c’est un chef-d’œuvre complexe et musicalement complexe. L’arrangement de l’album, avec un « Prologue » et un « Epilogue » encadrant les morceaux principaux, met en valeur l’attention portée aux détails par Echaniz. Son interprétation de « Prince of Darkness » de Wayne Shorter, comme indiqué dans le communiqué de presse, est « la seule sélection de l’album du canon du jazz et constitue la méthode du claviériste pour lier sa musique avant-gardiste à la tradition.
Les compositions originales d’Echaniz s’inspirent d’un large éventail d’influences. « Proxima Centauri », mettant en vedette les voix captivantes de Denson et Wertz, regarde les étoiles, reflétant le propre voyage de l’artiste vers le rétablissement. « Clockwork », comme une grande partie de l’album, est thymiquement complexe et incorpore le texte poignant d’Arthur Rimbaud, reliant la guerre franco-prussienne au propre combat d’Echaniz contre le cancer. S’orientant vers le latin avec l’ajout du percussionniste Silvestre Martinez, « Gernika » est une réflexion sincère sur le bombardement de la ville basque en 1937, faisant écho à la peinture emblématique de Pablo Picasso. La contribution de Denson sur Fretless combinée à la puissance propulsive de Martinez et du batteur Dillon Vado élèvent ce morceau au rang des moments forts de l’album.
Enfin, « Fantaisie 73 » rend hommage à la « Fantaisie-Impromptu » de Chopin mais Echaniz le prend dans une direction totalement inattendue, diamétralement opposée à ce à quoi on pourrait s’attendre. L’utilisation du pizzicato dans les cordes était un ajout intéressant et bienvenu à l’arrangement.
Dans « Seven Shades of Violet », Michael Echaniz a non seulement créé un premier album éblouissant, mais aussi un voyage musical immersif qui raconte l’histoire de sa résilience et de sa passion inébranlable pour le jazz. C’est un artiste qui est sorti des profondeurs de l’adversité pour créer un album qui n’est pas seulement un délice sonore mais aussi un témoignage du pouvoir durable de la musique et de l’esprit humain. L’avenir d’Echaniz dans le jazz brille plus que jamais et nous attendons avec impatience son prochain chapitre artistique.
S’aligner:
Michael Echaniz, piano, fender Rhodes et claviers | Jeff Denson, basse et chant | Dillon Vado, batterie et percussions | Danielle Wertz, chant | Molly Pease, chant | Dann Zinn, sax ténor | Silvestre Martinez, congas et percussions | Salcedo, guitare | Shay Salhov, sax alto | Erik Jekabson, trompette | John Gove, trombone | les cordes du Friction Quartet.
Liste des pistes.
1. Prologue | 2. Sept nuances de violet | 3. Proxima du Centaure | 4. Clockwork (Un carillon à musique dans la fumée poétique) | 5. Intermède | 6. Prince des Ténèbres | 7. Édulretni | 8. Tout est embarrassant (feat. Dann Zinn) | 9. Gernika (Bask Balms) (feat. Silvestre Martinez) | 10. Fantaisie 73 (feat. Friction Quartet) | 11. Épilogue
Date de sortie : 8 septembre 2023
Format : CD | Streaming
Étiquette Ridgeway Records