Nous parlons chaque jour des progrès de la technologie et de la façon dont elle peut être nocive dans de nombreux domaines de notre vie. Mais on oublie souvent à quel point la technologie peut être une alliée, notamment dans le domaine de la santé.
Avec autant d’innovations technologiques et pharmaceutiques, il est possible de constater des découvertes très positives pour le traitement du cancer. Mais ce qui retient le plus l'attention, ce sont les médicaments déjà connus et mis en avant lors du grand congrès scientifique sur le cancer.
L'actualité principale renforce le fait que l'un des plus grands défis pour les spécialistes est l'organisation de ce qu'ils appellent un « parcours thérapeutique », ou le bon moment pour utiliser chacune des ressources disponibles, qu'il s'agisse d'opérations chirurgicales ou de médicaments.
La recherche présentée au congrès propose différentes approches pour traiter le cancer de l'œsophage et le mélanome, en plus de présenter des solutions à certaines demandes non satisfaites des personnes atteintes d'un cancer du poumon. Ils ont également accordé beaucoup d’attention aux soins palliatifs et même au cancer du pénis, un sujet encore tabou.
Cancer de l'oesophage
Le cancer de l'œsophage est l'un des plus courants : on compte chaque année environ 10 990 cas et 8 430 décès dus au cancer de l'œsophage au Brésil.
Dans ce type de cancer, l'ordre des thérapies a été beaucoup discuté, car c'est lui qui fait la plus grande différence dans l'amélioration du patient.
Il existe deux pôles de pensée différents à ce sujet. Certains professionnels estiment que la meilleure forme de traitement donne la priorité aux séances de chimiothérapie et de radiothérapie avant de soumettre le patient à une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur. De l’autre côté, des spécialistes pensent que la meilleure alternative est de suivre des séances de chimiothérapie avant et après l’ablation de la tumeur.
Il s’agissait d’un problème non résolu, le choix dépendait donc du professionnel. Mais le doute était levé.
Un groupe de chercheurs allemands a comparé les deux approches et a découvert que la deuxième forme de traitement, appelée traitement périopératoire, présente un grand avantage. Les patients soumis à cette méthode ont eu une survie moyenne de 66 mois, tandis que ceux traités selon la première méthode n'ont eu que 37 mois. Cette différence est de près de 2 ans.
À partir de cette étude, l’approche périopératoire devient le choix principal des médecins lorsque la maladie s’est développée mais ne s’est pas encore propagée à d’autres parties du corps.
Mélanome
Le mélanome est un type de cancer de la peau moins courant, mais son taux de mortalité est très élevé. Il y a environ 8 980 cas et 1 832 décès dus au mélanome chaque année au Brésil. À cet égard, il a également été conclu que l'ordre de traitement joue un rôle important.
La question dans ce cas était de savoir si le traitement médicamenteux dans les cas permettant encore une intervention chirurgicale devait être effectué avant ou après l'ablation des ganglions.
Pour résoudre le problème, des chercheurs d'institutions néerlandaises ont divisé 423 patients en deux groupes. Le premier groupe a reçu deux cycles de deux médicaments d’immunothérapie, puis a subi une intervention chirurgicale. Après cela, les patients qui ont bien répondu au processus n’ont pas eu besoin de subir d’autres interventions.
Cependant, ceux qui ne présentaient pas beaucoup d'amélioration étaient soumis à d'autres cycles de médicaments, qui dépendraient du profil génétique du patient.
Le deuxième groupe observé a suivi un traitement standard, qui consiste à subir d’abord une intervention chirurgicale puis à recevoir 12 cycles mensuels de médicaments.
Après 12 mois de suivi, les experts ont constaté que le taux de survie était plus élevé dans le premier groupe de patients, à 83,7 %, tandis que le second avait un taux de survie de 57,2 %.
En d’autres termes, la réponse à la grande question a été trouvée. Les résultats ont renforcé le fait que la réalisation de séances d’immunothérapie avant la chirurgie est plus positive.
Cancer du poumon
Le cancer du poumon est l'un des plus répandus au Brésil. On estime qu'il y a chaque année 32 560 cas et 28 868 décès dus au cancer du poumon dans le pays. C'est aussi une forme compliquée de la maladie.
Les personnes diagnostiquées avec le type de cancer du poumon le plus courant, le grade 3, ne peuvent plus subir de chirurgie curative. Dans ces cas, le traitement consiste en des séances de chimiothérapie et de radiothérapie.
En raison du manque d'options thérapeutiques, des études visant à améliorer l'état des patients sont menées avec une certaine fréquence. En 2017, il a été découvert que l’ajout d’immunothérapies au processus augmentait considérablement la durée de survie du patient. Depuis, la combinaison de chimio, radio et immunothérapie est devenue le schéma thérapeutique standard.
L'immunothérapie est un type de traitement plus récent, qui ne s'attaque pas directement à la tumeur, mais qui stimule le système immunitaire du patient pour identifier les cellules malades et les détruire.
Cependant, selon les professionnels, il existe encore un groupe plus restreint de patients qui ne bénéficient pas de l’immunothérapie, car ils présentent des résultats très similaires à ceux qui ont pris un placebo.
Une étude a donc été présentée au congrès pour rechercher des solutions. Les chercheurs ont évalué si un médicament de la société pharmaceutique AstraZeneca pouvait augmenter la durée de vie de ces patients.
Les résultats ont été plutôt positifs. Dans le groupe qui a reçu le médicament, la durée de survie à la maladie était de 39,1 mois, tandis que pour ceux qui ont pris un placebo, ce taux était de 5,6 mois.
Bien sûr, ce sont d’excellents chiffres, mais toutes les questions n’ont pas trouvé de réponse. Avec cette nouvelle possibilité, reste à savoir s'il est préférable d'utiliser le médicament immédiatement après le traitement initial ou seulement lorsque la maladie progresse.
Une autre étude présentée au congrès a été réalisée par un groupe d'experts américains qui ont évalué l'efficacité des téléconsultations en soins palliatifs pour les patients atteints d'un cancer du poumon avancé. L'objectif des scientifiques était de savoir si les effets de la consultation à distance seraient pires, identiques ou meilleurs.
Et le résultat était surprenant. Les professionnels ont conclu que ces consultations ne sont pas pires que les évaluations en personne et, dans certains cas, peuvent même être meilleures. Ce type de programme peut même être une excellente option pour ceux qui n’ont pas facilement accès aux cliniques et aux hôpitaux.